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lundi 22 novembre 2021

Mémoires d'un mousse (d'Arradon à Funchal)

Le 24 octobre, avec les au-revoir d’une cinquantaine d’amis, Olyan quitte Arradon pour les Amériques.
Olyan, c’est le voilier du team Adepa (l’association de défense et d’étude des personnes amputées) avec dans ses rangs Daniel, notre skipper émérite, Brigitte, son épouse tout aussi émérite et charmante, qui plus est, tous deux propriétaires du vaisseau, Bruno, marin sans faille, et moi, Jean-Louis, le mousse de service qui ne craint que la courte-paille.



Jean-Louis, "le mousse de service", sur votre droite...


La pluie nous surprend très vite sur notre route à la rencontre des Ibères.
Le vent contraire étire notre traversée du Golfe de Gascogne au-delà de nos désirs, mais après quelques jours, nous atterrissons tout de même le 28 octobre au port de La Corogne sous le chaud soleil de l’Espagne.


Une première dépression, puis une seconde nous gardent en otage dans cette belle ville que nous parcourons avec plaisir tout en rongeant notre frein de ne pouvoir hisser les voiles vers d’autres cieux.
Notre patience est enfin récompensée, nous larguons les amarres le 3 novembre et, après six petites journées de navigation, nous mouillons le mardi 9 en baie de Funchal , au pied de Madère, l’île des printemps éternels. La traversée s’est révélée musclée.


Nous avions quitté La Corogne au premier signe qui semblait sourire à nos projets, mais le souffle glacé du nord et la mer très creuse avaient décidé de jouer avec nous. Les trois orques entr’aperçus peu de temps après notre départ ne sont pas là pour nous rassurer.
Olyan file au grand largue avec plus de 20 noeuds de vent, souvent plus de 25 et parfois au-delà de 30 noeuds.
Les vagues annoncées à 3 mètres, sont plus proches des 5 mètres de hauteur et, au fil des heures, deviennent de moins en moins organisées.
Nous vivons de longs moments de chahut et de nausée, mais le pilote gère au mieux le vent et la mer.
Bruno, impassible, nous sauve régulièrement de la famine et de la déshydratation.
Engoncés dans nos cirés, la brassière capelée et la longe amarrée dans le cockpit, nous prenons notre quart à tour de rôle.



Les conditions lentement s’améliorent, la mer s’essouffle et la douceur du sud nous rejoint. Nous croisons une tortue et étrennons la canne à pêche, au grand dam d’une petite bonite et d’un maquereau.
Le vent reste soutenu et nous propulse au plus vite vers notre destination.
Dans la nuit, Madère brille bientôt de mille minuscules feux, tels les braises sous la cendre.
Au petit matin, nous abordons l’île.


Le port de Funchal est saturé, nous dit-on, mais au terme d’une courte négociation, Daniel se voit attribuer une place au ponton.
Nous avons hâte d’explorer cette île dont on nous a tant vanté les charmes; les frimas du nord sont loin et c’est en tenue d’été que nous partons à sa découverte.

Jean-Louis.

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