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Convivialité, esprit d'entraide, et création d'un lien social entre tous les plaisanciers qui fréquentent le port de Vannes

mardi 16 novembre 2021

De la Corogne à Funchal

Mercredi 10h45 nous quittons la Corogne avec une belle fenêtre météo sur le papier mais en se demandant quand mème comment ça allait être dehors. La veille, nos voisins de ponton sur un amel kirk de Vannes, sont revenus à leur point de départ. Ils avaient pris 40 nœuds dans le pif, donc il devrait rester un peu de houle mais nous savions que Thomas (NDLR Pesquet) faisait du rab pour nous surveiller.


Des morbihannais sur place (il y en a partout)  nous font quelques adieux puis direction le grand large et là on commence à voir ce qui va nous attendre : une houle de 4 mètres et davantage de vent que prévu mais c’est navigable. Nous prenons vite deux ris et quelques tours de rouleaux et nous cherchons à traverser le DST (Dispositif de Séparation du Trafic) au plus vite, sur les conseils de Yann notre ami routeur à terre. C’était la bonne option, nous n’avons vu que très très peu de bateaux par la suite.



Dans l’après midi nous avons croisé plusieurs dauphins et trois orques à 200 m du bateau dans le même sens que nous et là ça calme ! Je n’avais pas trop la tête à me faire sucer, titiller voire mordiller le safran, le mal de mer n’était pas loin.


En plus d’une pluie battante, une grosse vague nous a rempli le cockpit et les coussins étaient à moitié mouillés. Quand je dis moitié c’était en épaisseur, on entendait bien l’eau circuler entre les cellules fermées de la mousse polyuréthane quand on s’asseyait dessus.


La première nuit était glaciale, l’eau à 17°, le vent à 18 nœuds en apparent. Dur dur les quarts même avec toutes les couches de vêtements sur le dos.


Au petit matin, le vent avait un peu forci et Jean Louis propose de baisser la grand voile en entier pour éviter qu’elle ne claque. C’était une bonne idée et d’ailleurs nous ne l’avons pas remise de toute la traversée. Et même sans GV nous avons fait plusieurs grands surfs à 12 nœuds sur le fond. Ca moussait de partout autour du bateau on se serait cru dans une brasserie. Olyan notre voilier n’a jamais été aussi vite sauf dans le golfe du Morbihan avec 8 nœuds de courant dans le dos.


Les jours suivants les températures remontent, le vent ne baisse pas. Après avoir enlevé des couches sur le ventre et le haut des cuisses c’est au tour de celles que nous avons sur le dos, la température de l’eau avait bien augmenté pour finir à 23 à Madère.


Notre Bruno est aux petits soins avec l’équipage. Il faut dire qu’il n’a jamais le mal de mer. Il a dû tomber dans la nautamine quand il était petit, notre moustachu.


Il a donc les rôles d’équipier, de personnel de service, de cuisinier, de serveur avec service à l’assiette enfin au bol plutôt, pour ne pas dire gamelle et avec des creux de 4 à 5 mètres et des déferlantes dans le derrière ce n’est pas toujours gagné.



Les quarts ont un peu changé. Les garçons font des vacations de 4 heures env : jusqu’à minuit / une heure pour Jean Louis, Bruno à suivre puis moi en dernier. Notre media woman a prétexté que la nuit il n’y avait pas assez de lumière pour faire des photos mais qu’aucunement elle n’avait peur. Elle nous accompagnait donc sur le premier et le dernier quart.


Les deux derniers jours ont été plus calmes avec des belles nuits étoilées et de beaux levers et couchers de soleil.


Nous avons monté la canne de traîne avec 300 mètres de fils tressés et un leurre au bout. Les thons n’ont qu’à bien se tenir. Jean Louis prend une petite bonite en milieu d’après midi et le soir deuxième prise : un beau maquereau que Bruno remonte en rangeant la ligne.


Porto Santo entre la première dans notre environnement le lundi soir, suivi en milieu de nuit de Madère toute éclairée. On aurait cru des coulées de laves luminescentes.



Au petit matin nous arrivons tout fiers au port de Funchal. On nous refuse l’accès : plus de place  dispo, il fallait réserver à l’avance. Très déçus, on s’est presque dit qu’on était mieux en mer. Donc mouillage devant la ville en nous faisant espérer une place en début de semaine prochaine.

On en profite pour mettre le dessalinisateur en service. Il explose littéralement au bout de 15 mn ! Ça commence vraiment mal cette escale, heureusement que le rosé était frais.


Après manger je chausse une prothèse nue et au culot je vais à la Capitainerie en exposant la barre de carbone me servant de tibia. Et là ils se penchent à trois sur le plan de remplissage du port et nous trouvent rapidement une place à quai. Yesss ! du coup nous arrosons ça dans un bar vue sur mer avec deux pichets de sangria et tapas puis on se finit au rhum au bateau, il n’y avait plus de houle mais il a presque fallu me tenir le lit pour que je rentre dedans.


D’autres petites vidéos suivront au fil de notre périple… Prochaine étape: les Canaries.


Merci de nous suivre et merci pour tous vos messages. 

A bientôt. Daniel





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