Hélène
et Miguel, chez qui nous passons la semaine, nous ont invités à
participer avec eux au barbecue d’automne de leur association de
voile.
À
cette annonce une certaine appréhension nous a saisis. En effet
comment allait se passer notre journée en immersion totale au milieu
d’une tribu au langage bizarre, voire incompréhensible ?
Cet
univers de « bouts » (prononcer boutes), de drisses, de
hale-bas, de foc, de génois (pour moi ça évoque plutôt un feu
d’artifice), où l’on parle de tribord et bâbord au lieu de dire
tout simplement droite et gauche.
Ce monde où l’on choque, on
ferle, on abat sans que ça ait un quelconque rapport avec le sens
que le commun des mortels donne à ces mots.
La
nuit précédente a donc été assez agitée, on s’est tourné et
retourné en redoutant le pire, peut-être allait-on se retrouver
complétement isolés, obligés de trouver un interprète pour
obtenir un quignon de pain ou un verre d’eau.
Finalement
tout s’est formidablement bien passé.
Le temps tout d’abord :
un temps de curé, avis de grand beau, soleil, visibilité dégagée
et pas un poil de vent. On est donc parti au moteur (dommage), un peu
poireauté pour le passage du pont tournant et on s’est enfilé
dans le chenal.
À
l’arrivée au mouillage d’Er Gored, on a réussi à attraper
l’anneau d’une bouée sans faire trop de gaffes (encore un terme
de voileux qui désigne pour eux un crochet au bout d’une perche).
Le gonflage de l’annexe fut une autre affaire, il a fallu s’y
mettre à plusieurs pour arriver à gonfler la bête qui se
débattait. Pour lui montrer qu’on était les plus forts on l’a
finalement jetée à l’eau.
Tout
a été transporté à terre en seulement deux voyages, dont l’un
avec la précieuse bouteille de gaz pour le barbecue.
À terre on
était attendus, il y avait des tables, des cubitainers de vin et
tout ce qu’il faut pour un copieux apéritif.
Finalement les
voileux se sont montrés polyglottes : à notre grand
étonnement ils maîtrisent tous(tes) le français. Quel soulagement,
ça facilitait les choses pour discuter.
Il
y avait 25 adultes, 1 petite fille et 1 chien, le tout dans huit
bateaux. Heureusement Maryvonne Fournier avait bien fait les choses en
appliquant l’adage breton bien connu : « il vaut mieux
faire envie que pitié ».
Non seulement il y en avait beaucoup, et en plus c’était délicieux. Les salades et la terrine étaient
succulentes.
L’association
inaugurait son nouveau barbecue à gaz. Après quelques hoquets pour
la mise en route, il a fonctionné à merveille. Quand son couvercle
est fermé sa chaleur est comparable à celle d’un four à chaleur
tournante. Résultat : les merguez et les saucisses étaient
cuits à point sans être carbonisés. Très judicieuse acquisition !
Où sont les "néophytes", où sont les "voileux" ? |
Pour
digérer, certains ont suivi Miguel dans sa pêche aux couteaux qu’il
utilise comme appâts pour la pêche. Ç’a ma fait penser à ma
grand-mère qui expliquait, quand j’étais enfant, que pour
attraper un oiseau il suffisait de lui mettre du sel sur la queue.
Miguel a pris la salière et quand il repère l’orifice
caractéristique de la planque d’un couteau, il saupoudre un peu de
sel. On aperçoit alors quelques bulles et l’animal pointe son nez
pour voir l’importun qui ose troubler son repos. Rapide comme
l’éclair, Miguel le saisit alors à bras-le-corps et tire
vigoureusement pour le capturer avant qu’il ne retourne dans son
antre. Vu le nombre de couteaux pris dans l’après-midi, la
prochaine pêche sera bonne.
Retour
au port sans encombre.
Au
bout du compte une très bonne journée, merci l’APPV.
Bernadette
et Christian, les néophytes de service
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