Comme
Maryvonne nous l’a fait observer, en faisant le tour de la Bretagne sans jamais
quitter l’eau, la Bretagne est une île!
La
météo s’annonçait favorable et nous sommes partis vaillamment, prêts à
affronter les obstacles, en direction de la Bretagne Nord. Les ports se sont
succédés: Port Louis, Loctudy, Saint Evette, Camaret, Aber Wrac’h, Roscoff,
Perros-Guirec, Lezardrieux (1) , Paimpol, Saint Quai Portrieux (2), Saint Malo...
Ce
fut l’occasion de découvrir la Bretagne Nord, Roscoff et ses oignons, Perros-Guirec et sa côte de granit rose, Paimpol (tu veux du Pain Paul?) qui est une pittoresque
cité, ainsi que les îles de Batz,
(à faire tôt le matin pour éviter le flot de touristes et savourer la paix et la sérénité des lieux). Bréhat et les 7 îles qui nous ont permis d’observer les fous de Bassan, quelques phoques qui se languissaient sur les rochers, des macareux et autres volatiles.
(à faire tôt le matin pour éviter le flot de touristes et savourer la paix et la sérénité des lieux). Bréhat et les 7 îles qui nous ont permis d’observer les fous de Bassan, quelques phoques qui se languissaient sur les rochers, des macareux et autres volatiles.
Après
être restés deux jours à Saint Malo, histoire de se reposer de ce voyage et
surtout du stress d’anticipation concernant le passage du Raz de sein (qui
finalement s’est fait dans des conditions idéales) (3), nous nous sommes décidés à entamer la deuxième partie de notre
voyage, non sans avoir admiré au préalable «
Le Gloria », magnifique bâtiment du Costa Rica, venu pour quelques jours à
Saint Malo (cité dont je ne parlerai pas tant celle-ci est connue !).
Un
autre stress nous attendait dû à trois sujets: le tirant d’eau, le tirant d’air
et l’élodée - la fameuse plante invasive dont nous vous avions parlé il y a
deux ans - qui se développe à grande
vitesse, empêchant les bateaux de naviguer.
A
cette époque de l’année, le niveau d’eau est plus faible que d’ordinaire, ce
qui nous a permis de passer l’obstacle du tirant d’air (4).
Mais
ce qui est un avantage, peut aussi être un inconvénient. Nous avons
effectivement touché le fond à plusieurs reprises, craignant d’avoir endommagé
le bateau (5).
Enfin,
le troisième obstacle, l’élodée qui a bien failli nous faire échouer alors que
nous naviguions sur la Vilaine aux alentours de Cicé. Cela ne vous rappelle t
il rien? Nous avions déjà échoué dans la Vilaine il y a deux ans, mais pas pour
les mêmes raisons. Décidément, ce cours d’eau porte bien son nom et ne nous
porte pas chance! A un endroit, la plante était si massive que le bateau
n’était plus du tout manœuvrant, et « nous a fait goûter » les
berges, occasionnant une panne du moteur d’étrave (6). Maudite soit cette plante, obligeant les plaisanciers à faire
demi tour ou encore à se faire tirer par un tracteur pour s‘en extraire (7).
Partis
de Saint Malo, nous avons navigué sur la Rance et le canal d’île et Rance où
les maisons sont bien entretenues, les unes habitées par des éclusiers, les
autres transformées en gîte, en restaurant ou encore louées à des artistes (sculpteurs,
peintres ...).
Sur
notre trajet, nous retiendrons la ville de Dinan et ses alentours (voir l’abbaye
de Léhon) mais aussi le passage de 11 écluses de Hédé, séparées chacune de 200
mètres, après Tinténiac.
Ensuite,
nous avons navigué sur la Vilaine, puis le canal de Nantes à Brest et enfin
l’Erdre (dont les berges abritent de magnifiques demeures). Nous nous sommes
arrêtés à Rennes (Saint Grégoire), Redon puis Nantes pour saluer amis et
famille.
A Redon, nous avons eu l’opportunité d’assister à une manifestation nautique originale: le 1er rassemblement Européen des voitures amphibies et surtout de monter dans l’une d’entre elles, parcourant une quinzaine de kilomètres sur terre ferme et sur l’eau. Il s’agit d’une jeep qui a fait (entre autre) le débarquement de Normandie en 1944. Ainsi de spectateurs, nous sommes passés au rôle d’acteurs se faisant admirer et photographier à notre passage comme des vétérans, anciens héros de la guerre (il ne nous manquait que les costumes pour faire illusion). Il a donc fallu revenir à Redon à pied et heureusement le stop fonctionne bien avec des sexagénaires en tenue de touristes !
L’arrivée
à Nantes se fait par le tunnel de Saint Félix qui fait 800 mètres de long,
puis une écluse de grande dimension avant d’atteindre le ponton Belem (en face
des grandes machines).
Nous avons ainsi parcouru cet été environ 430 MN (775 Km pour les terrestres) de Vannes à Vannes. Nous avons également franchi un peu plus de 80 écluses sur les deux semaines de canaux (8). C’est loin d’être un exploit (que nous ne cherchions pas), mais compte tenu des obstacles rencontrés, nous sommes plutôt satisfaits de cette petite aventure qui s’est plutôt bien passée.
Nous avons ainsi parcouru notre chère Bretagne sous toutes ses coutures - ou presque - et confirmé que c’est une fort « belle île » !
(1) : Le port est situé dans une
entrée d’eau à côté de l’île de Bréhat. Nous avions rendez-vous avec Sirius II,
qui revenait des îles Anglo-Normandes.
(2) : Joli port récent et moderne en
eau profonde, à recommander pour une escale. L’accueil au port est Top.
(3) : Toute une flottille se trouvait
au mouillage de Saint Evette près d’Audierne et au petit matin, au moment de
l’étale de la basse mer, (pour bénéficier du flot favorable), les bateaux sont
partis. Les conditions météo étaient idylliques, aussi c’était pour Horizon une
promenade de santé. Après Camaret, nous sommes passés par le chenal du four
pour atteindre AberWrac’h. Là aussi, compte tenu des conditions favorables,
nous avons fait le choix d’une route le long de la côte (entre les rochers),
qui semble t il est connu des navigateurs.
(4) : En
effet, Horizon a 2,60m de tirant d’air, plus les implantations des antennes,
soit environ 2,65m. Une série de ponts à 2,50m doit être franchie et c’est avec
beaucoup de prudence que nous les avons passés, parfois au centimètre près. Pour
les passer, nous avons dû démonter le projecteur qui se trouvait sur le toit du
bateau, qui se serait trouvé arraché au passage d’au moins deux d’entre eux,
plus redoutables que les autres, dûs à leur forme et leur hauteur réelle de
2,50m. Particularité : ces ponts sont souvent associés à une écluse.
(5) : le
niveau d’eau est en principe garanti à 1,20m, mais l’envasement fait que cette
profondeur n’est valable qu’au milieu du canal et avec une saison bien alimentée
en eau. Par ailleurs, les canaux servent aussi parfois de poubelle, aussi pour
toutes ces raisons, nous avons touché le fond plusieurs fois.
(6) : Le
fusible de 300A du moteur d’étrave a grillé. Nous n’en avions pas de change à
bord et il a fallu trouver la pièce.
(7) : Nous
avons surveillé le filtre à eau, qui malgré cette plante et cette eau pas très « clean »
est resté propre. Nous pouvons penser que le système d’aspiration est bien fait
sur l’Elite 31.
(8) : Un
grand nettoyage du bateau a été nécessaire dès notre retour en eau fraiche et
claire ainsi qu’une bonne lessive pour tous nos bouts « bien crasseux ».
La houle :
Celle-ci n’a pas été féroce avec nous, mais nous la surveillons « comme le
lait sur le feu ». En effet, notre vedette est bien adaptée pour la mer,
mais à partir de 1,50m, il faut s’accrocher !
Forfait navigation :
Nous l’avons utilisé partout, sauf au mouillage de St Evette. Un vrai
plaisir de naviguer dans ces conditions! D’autre part, les haltes
nautiques sur les canaux et cours d’eau sont pourvus la plupart du temps
d’approvisionnement en eau et électricité gratuits.
Amarrage du bateau sur les canaux :
Prévoir de solides piquets et une petite masse pour s’amarrer dans certains
endroits un peu sauvages. En effet, le confort des « haltes
nautiques » n’est pas équivalent à celui des ports ! A noter quand
même la présence de pontons d’attente avant et après chaque écluse, ce qui
n’était pas le cas des canaux en direction de Lorient.
Signalisation sur les canaux : Les
(éventuelles) balises rouges et vertes sont positionnées : dans le sens
montant comme si nous rentrions au port et dans le sens descendant comme si
nous sortions du port. A noter que lors du passage d’un bief de partage, les
balises s’inversent.
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