Hiver2017/2018, moment propice où, au coin du feu, nous décidons la plupart de notre programme de croisière d’été.
Cette
année, Madame s’est allégée de contraintes vannetaises et serait disponible en
juin. Le rêve de descendre le bateau en Espagne peut donc se concrétiser. De
plus un diner avec Gaby et Gildas nous confirme que les rias entre Vigo et la
Corogne sont un coin superbe. Décision est donc prise, le TARAMEA va se
positionner sur les cotes Galiciennes en juin 2018 d’autant que de nombreux
ports bénéficient du passeport escale.
Un équipage de 3 personnes est constitué et compte tenu
des contraintes des uns et des autres, un départ est programmé pour mi mai. Les
fichiers Grib prévoient une fenêtre météo de 3 jours entre 2 dépressions.
Départ donc le 11 mai à 04h. La veille l’équipage
(composé de 3 marins aguerris) se partage un couscous !
Quelques heures
plus tard, premiers incidents à quelques minutes d’intervalle, l’équipage se
« vide » par le haut et par le bas ! Diagnostic immédiat,
intoxication alimentaire, merci le couscous ! Conclusion : 2 nuits et
1 journée sans pouvoir avaler quoique ce soit. Puis la dépression annoncée s’avance et nous rend les derniers milles
bien difficiles, 36 à 42 nœuds de vent sur le nez, décision est prise de faire
cap sur Gijon que nous atteignons le soir du 3 ème jour bien fatigués. A noter : Gijon escale sympathique (en
pleine ville où nous sommes très bien accueillis en Capitainerie.
Ensuite, route vers la Corogne via Luarca et Viveiro sans
difficulté car vents portants. Arrivée à La Corogne sous un beau soleil
galicien. L’équipage ayant fait son travail
remonte à Vannes en laissant TARAMEA au port de la Corogne. A noter les
2 ports de la Corogne ont beaucoup de ressac mais la Capitainerie nous déniche un coin très
protégé dans le fond du port près du club house !
Coté pratique, il y a 1 bus direct (un seul par jour) La
Corogne aéroport de Porto (5h 30 de bus)
où il y a des vols quotidiens pour
Nantes.
Retour début Juin de Sylvie et son skipper pour récupérer
TARAMEA et le descendre dans les rias galiciennes. Arrivée à Porto (vol de Lorient direct) sous
une pluie torrentielle qui ne nous a pas
quitté pendant 5 jours !
La descente le long de la «cote de la mort »
sous la pluie et le vent, pas extra mais un arrêt conseillé, Muxia. Ensuite passé Finisterre, soleil et escales
magnifiques, Muros, Porto novo, Cambarrero, Moana,Vigo… Nous en profitons
pleinement puis Sylvie me quitte pour Vannes et est remplacée par un ami qui
doit faire la remontée du Golfe avec moi. Nous décidons un départ de Gijon. La
remontée Vigo- Gijon est difficile car
les vents dominants sont NE.
Deuxième incident majeur, notre Antenne GPS tombe en panne, donc pas de possibilité d’utiliser notre traceur de cartes (raychart 435) et pas de
possibilité non plus d’utiliser la VHF
fixe car reliée au GPS, par contre le radar lui fonctionnait ! Comme nous possédons
une tablette avec un logiciel performant (Plan de Nav) nous décidons de l’utiliser en replacement de
notre traceur.
Arrivé à Gijon, nous tombons sur un pavillon APPV, Gilles Rialland qui vient d’arriver et qui
s’est dérouté suite à du mauvais temps dans le Golfe. !
Attiré par les recommandations de Miguel et Gilles, nous modifions légèrement
notre programme en décidant de visiter Ribadesella puis de faire la traversée à
partir de Santander.
Troisième incident, Le 29 juin 2018, nous quittons
le port de Ribadesella (Asturies) à
06h00, heure locale, pour notre prochaine destination Santander.
Des que nous avons atteint la ligne de
fond des 50 mètres, nous avons mis le cap au 090, par mer très calme, sans
vent, au moteur, à 6 nœuds environ.
Vers 09h00, nous avons entendu et ressenti
un choc et le moteur s’est bloqué. Après
vérifications qu’il n y avait aucune avarie de coque, nous avons constaté
l’impossibilité de refaire démarrer le moteur et nous avons constaté de visu
qu’il y avait une énorme « bâche » enroulée autour du self drive et
donc de l’hélice. Nous avions à ce moment 60 mètres de fond.
Statistiquement, nous avions une chance
sur 1 000 000 de rencontrer un tel obstacle, mais TARAMEA est un
chanceux !
Au moment du « choc », nous étions à
environ 2 miles de la côte. A l’issue des vérifications, nous avons constaté
une dérive relativement importante vers la cote (très rocheuse à cet endroit)
due au courant de marée. Le vent était nul, et
2 bateaux. en vue. Après avoir
tiré 3 fusées, aucun bateau n’a fait mouvement et nous continuions à dériver
vers les rochers. Aucune réponse non plus à nos appels sur VHF portable.
Nous décidons alors d’appeler le CROSS d’ETEL
qui se charge alors d’appeler la SASEMAR
(équivalent du CROOS espagnol). Celui-ci rentre en relation avec nous à travers
un pécheur dans le voisinage.
La station de sauvetage la plus proche
était celle de LLANES, celle-ci alors nous prends en charge et et nous remorque
jusqu’au port de LLANES.
Sur place, il n y avait pas d’équipement
pour assurer une sortie du bateau, nous avons donc fait appel à un plongeur
pour débarrasser l’hélice et le self drive de la « bâche ». Ce travail fait
nous avons pu redémarrer le moteur et constater que l’hélice fonctionnait.
Nous avons donc repris notre route vers
Santander pour pouvoir revenir en France dès qu’une fenêtre météo le
permettrait. Bien sur il sera nécessaire
de monter le bateau hors de l’eau à notre retour en France pour vérifier l’état
du Self drive et de l’hélice.
Profitant d’une fenêtre météo favorable
nous remontons vers Vannes via l’ile d Yeu et sommes heureux de rejoindre notre
place à Vannes où nous arrivons le 9 juillet.
Conclusions de ces incidents :
- Les organismes de sauvetage (CROSS et SASEMAR) ont été très
compétents et ont réagi avec célérité.
- La traversée du Golfe de Gasconne nécessite des marins aguerris et de posséder
le matériel de securité indispensable
ainsi que du matériel de navigation en double (nous avions 2 logiciels de
navigation et 2 VHF).
- il est aussi nécessaire d’avoir une bonne
assurance, la mienne prend en charge les frais de remorquage ainsi que les réparations éventuelles.
Pour finir la Galice est une destination très
agréable ou les ports sont très accueillants et bien équipés et nous ne
regrettons pas notre croisière !
Etienne DUPONT
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